Il y a quelques semaines notre partenaire Serengeti nous appelle par la voix de sa sympathique responsable médias pour nous inviter à suivre les 24 Heures du Mans au sein de Ferrari, dans l’équipe Risi Competizione. L’occasion rêvée pour Boîtier Rouge de couvrir la plus belle course du monde au coeur même de l’événement et autrement qu’avec une simple accréditation presse, du côté des rouges. Ford ayant également voulu partager ses 24 Heures avec nous, France couvre de son côté la course en bleu. L’occasion de vous faire revivre en 2017 le mythique duel Ford-Ferrari.
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Quand Paul m’a appelé pour me dire que je couvrais le Mans grâce à un fabricant de lunettes j’avoue je n’ai pas tout de suite compris le rapport. Chez Boîtier Rouge nous sommes loin du lifestyle. C’était mal connaître l’histoire de Serengeti, intimement liée à la conduite, au pilotage et aux 24 Heures du Mans. En 1980 alors que Jean Rondeau devient le premier pilote constructeur victorieux aux 24 Heures du Mans (lire aussi : Jean Rondeau, l’enfant du Mans), chez Serengeti le processus de filtrage du verre Spectral Control, breveté par la marque est mis au point pour faire deux choses en simultané : il accentue les contrastes et réduit l’éblouissement en filtrant les longueurs d’onde bleues gênantes qui réduisent l’acuité visuelle.
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En 1982, Jacky Ickx porte à six le record de victoires au Mans. Au même moment Serengeti voit le jour officiellement et lance sur le marché des lunettes de soleil issues d’une combinaison exclusive des technologies photochromiques et Spectral Control dans un seul verre. Il s’agit du verre solaire le plus abouti pour la conduite. Aujourd’hui Serengeti est la marque la plus performante du secteur. Cela c’est le discours officiel mais je commence à comprendre pourquoi les lunettes Serengeti sont devenues les montures officielles des 24 Heures du Mans depuis plusieurs années. A cette occasion une collection en édition limitée a été créée. J’y reviendrai mais sur le village des 24 Heures ces paires se sont littéralement arrachées, bien aidées par les conditions météo.
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Le moins que l’on puisse dire est que dès son arrivée au Mans, Boîtier Rouge a eu un accès total à tous ces endroits qu’on ne voit jamais. A mon arrivée sur le circuit on m’accueille dans le sein des seins, endroit où on croise rarement de journaliste, le bâtiment appelé Module Sportif. La visite de la salle de presse est l’occasion de rappeler que les 24 Heures sont un événement mondial majeur. 2500 accréditations sont délivrées, 90 millions de téléspectateurs suivent la course devant leur écran de télé, ce qui mobilise 1000 cadreurs et preneurs de son. 12 millions d’internautes assistent virtuellement à la course sur leurs pc, tablette ou mobile dans 200 pays. Nicolas Peletier, notre guide chez l’ACO me livre une anecdote : l’année dernière plus d’une centaine de personnes ont regardé la course depuis le Groenland.
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Nous nous dirigeons maintenant vers un endroit stratégique pendant toutes les épreuves et particulièrement au Mans, le collège des commissaires sportifs. Ici les murs sont recouverts d’écrans et on scrute pendant chaque seconde de course tous les événements qui ne manqueront pas de se produire. Tout autour du circuit des dizaines de caméras filment et enregistrent tous les passages des concurrents. Les commissaires disposent même d’un zoom pouvant grossir l’image 160 fois. Rien ne doit échapper aux yeux de ceux qui veillent sur le respect du règlement et sur la sécurité de la course. Tous les enregistrements sont conservés pour éviter les contestations mais aussi par exemple pour répondre à une demande du procureur de la République en cas d’incident grave. Au bout du couloir le bureau de la direction de course semble gardé comme une réserve d’or mais nous aurons tout de même le droit d’y passer quelques secondes. Nous sommes au coeur même de la légende du Mans.
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Nicolas Peltier en profite pour nous expliquer que si la direction de course connaît tout de ce qui se passe en piste grâce aux caméras elle dispose également d’autres moyens tout aussi avancés. Des capteurs disposés dans le bitume reliés par fibre optique informent en permanence de la température au sol, de la chaleur dégagée par les véhicules, de leur consommation, etc.
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Chaque casque de pilote est équipé d’un transpondeur permettant de savoir qui est où en permanence. Nous continuons notre visite en direction d’un autre endroit du bâtiment, la cabine du speaker officiel. Ici ça grouille de monde mais un silence relatif règne. Là aussi on suit la course sur des écrans de contrôle, délivrant au choix classements, images ou résumés. Je pourrais vous parler aussi du bureau de Météo France spécialement dédié à la course où s’activent une demi douzaine d’hommes en chemise blanche. On aurait pu faire un article uniquement sur le pc médical équipé de médecins, baignoire de grands brûlés et autres réjouissances. Vous expliquer que le cahier des charges médical prévoit une minute maximum aux ambulances pour se rendre à n’importe quel coin du circuit et que des hélicos se tiennent en permanence prêts à décoller. Mais l’heure tourne et j’ai rendez vous avec Giancarlo Fisichella dans le shop Serengeti pour une interview exclusive. Seuls une blogueuse Anglaise et moi même auront le privilège de questionner le champion Italien.
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Il est là quand j’arrive dans le village, avec autour de lui une foule compacte qui n’a pas oublié les 223 grands prix de F1, ses 4 poles et ses 19 podiums pour 3 victoires. Fisicho est un grand, reconnu pour sa pointe de vitesse et aussi sa longévité incroyable dans la discipline reine du sport automobile. Pas du genre à rester inactif Giancarlo a décidé après avoir fini sa carrière de pilote de F1 en rouge de rester fidèle au Cavallino Rampante en rejoignant Ferrari en endurance.
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Je dois avouer que ce n’est pas anodin pour un amateur de Formule 1 comme moi de rencontrer Fisichella. Pourtant, d’entrée Giancarlo met tout le monde à l’aise. Hyper disponible avec les fans, le staff Serengeti et moi même. Le pilote se livre volontiers sur sa carrière, sa préparation, ses ambitions au Mans. Tout cela à moins de 3 heures du départ. Giancarlo est cool, et les relations presse il connaît. L’intégralité de cette interview sera à retrouver bientôt sur Boîtier Rouge. Fisichella nous parlera de sa préparation, des pilotes de F1 qui viennent au Mans, et des emmerdeurs qui comme moi lui posent plein de questions à deux heures du départ.
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Avant de clôturer notre entrevue dans ce magasin de lunettes éphémère érigé au sein du village j’interroge le pilote Transalpin sur ses yeux et sur ce qui le motive à être là à quelques instants du départ : « La vision est très importante pour un pilote.C’est un des aspects les plus importants. Spécialement pour un pilote d’endurance, et principalement à cause du pilotage de nuit. Il faut que vos yeux s’adaptent à ça. Dans les voitures fermées comme la mienne, nous sommes soumis à des éblouissements évidemment mais nous pouvons conduire en ouvrant la visière du casque, c’est un avantage. Les yeux doivent s’adapter en permanence, notamment à la tombée de la nuit et au levé du jour. Les distances, l’appréciation des contours ou des mouvements, tout change. Pour résumer je vais te dire une chose : si tu es pilote et que tu commences à avoir des doutes sur tes yeux, consulte vite un ophtalmo ! » Je demande alors à Giancarlo si lui même a besoin de lunettes de vue ou de lentilles : « Pour l’instant non. Je ne suis pas encore assez vieux on dirait !! Mais il est très important pour un pilote de prendre soin de ses yeux. C’est pour cette raison que je suis ici à quelques heures du départ. Les verres Serengeti sont les meilleurs du monde, tout simplement. Et j’ai besoin de mes yeux. Un pilote se doit de prendre soin de sa vision ».
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Que Fisichella vienne sur le stand et parle en bien des lunettes Serengeti c’est normal, dans la mesure où il est à priori payé pour ça. Mais restez quelques instants sur le stand de la marque dans le village et vous serez assurés de croiser un pilote, un tennisman, ou un footbaleur. Certains se la jouent incognito comme Allan McNish, triple vainqueur au Mans ou Jacky Ickx, légende vivante et viennent juste s’en payer une bonne paire, d’autres tentent de jouer de leur notoriété pour gratter leur monture mais tout le monde n’est pas Fisichella, pilote officiel Ferrari-Serengeti-Boîtier Rouge ! Devant l’insistance de Giancarlo pour affirmer que Serengeti fait les meilleurs verres solaires du monde, je me décide enfin à en tester une paire. Le soleil rasant et accablant de ce début d’après midi étant le moment idéal. Effectivement le confort visuel est surprenant. Moi qui suis myope je suis toujours sensible à cette sensation de flou quand j’enfile une paire et là les contours sont nets et surtout mes yeux ne forcent pas.
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Je me décide à enquêter sur ce qui se cache derrière ces fameux verres. Le secret de ce confort visuel tient en 3 technologies. Premièrement les verres photochromiques réagissent aux UV et s’adaptent en fonction de la luminosité. Ce sont les verres qui travaillent à la place des yeux. Cela permet de distinguer plus rapidement les formes et les couleurs tout en évitant la fatigue oculaire. Dans un deuxième temps la technologie Spectral Control affine la lumière en filtrant la lumière bleue. La définition est améliorée et les couleurs respectées. On évite la réverbération gênante pour les conducteurs. Pour terminer la polarisation Serengeti élimine la lumière réfléchie. Les images sont plus claires, le confort optimum. C’est en fin de journée que la différence se fait sentir lorsque d’ordinaire la fatigue oculaire se fait ressentir. Je ne suis pas un spécialiste de l’optique solaire mais j’ai une belle expérience des kilomètres avalés en fin de journée quand la lumière change. Ayant les yeux clairs et fragiles j’ai souvent souffert de fatigue oculaire et de gêne visuelle. Je vous dirais que la meilleure démonstration c’est de se mettre une paire sur le nez pour les essayer.
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L’heure est venue de rejoindre Miss 24 Heures du Mans sur le Gridwalk. Au programme, descente de la grille de départ avec possibilité de s’approcher au plus près des bolides et des équipages. Il règne une ambiance particulière ici. La foule dense est remplie d’émotion. En voyant les spectateurs autour des équipages, les sourires sur les visages et les étoiles dans les regards je me dis que la Formule 1 ferait bien parfois de s’inspirer des courses d’endurance. Je descend la grille jusqu’à la position de la Ferrari #82. L’occasion de faire le point avec l’équipe sur les ambitions de l’équipage en GTE PRO. Je fais la connaissance des mécaniciens et m’entretient longuement avec Mick, américain comme le reste du Staff Risi Competizione. Mick n’en est pas à son coup d’essai et on devine une longue expérience de la compétition et du Mans. Pour lui les choses sont claires. Il ne faut faire aucune erreur. Chaque geste devra être pesé, vérifié et exécuté dans une routine infernale qui si tout va bien, devra durer le temps de deux tours d’horloge. Mick en est sur, la victoire est possible mais la catégorie sera bataillée jusqu’au bout et tout le monde peut gagner en GTE PRO.
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Face à la Ferrari, l’équipe Ford. Le duel est lancé et le hasard des qualifs est venu poser la GT de la marque à l’ovale Bleue à côté du bolide rouge. Chez les mécanos on s’observe. On peut sentir une vraie tension et les regards en disent long. Tout le monde a bossé sans compter pour en arriver là, à quelques minutes du départ c’est un mélange de fierté, de peur, d’impatience et de toute évidence de passion qui transpire de ces hommes. Les bleus épient les rouges, les rouges se reposent contre le muret, on cherche un peu d’ombre, on économise ses forces avant le grand rush.
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Chez Risi on est sereins mais conscients que tout reste à faire. Créée et menée de main de maître par Giuseppe Risi, l’écurie américaine est le team Ferrari ayant le plus beau palmarès sur ce continent. Giuseppe est également depuis 30 ans un des plus gros revendeurs Ferrari aux USA. Après être passé tout prêt de l’exploit en 2016 avec une deuxième place en GTE PRO, l’ambition est claire : chez les rouges, on vise la victoire. En plein anniversaire des 70 ans de la marque, l’occasion est trop belle. En remontant la ligne droite des stands je retrouve Giancarlo Fisichella dans son stand accompagné de ses deux co-équipiers. Ils sont tous les trois dans un coin du stand, unis. Nous sommes à quelques minutes du départ, et Giancarlo me fait signe. Il m’a reconnu, je lui adresse quelques mots. Il me confirme qu’il ne prendra pas le départ mais le second relais. Giancarlo, notre « chouchou Gigi » comme on l’a surnommé avec Laurianne, (l’adorable responsable presse Monde de Serengeti), me confie que la tâche va être dure et qu’il ne faut surtout pas sous estimer Corvette et Aston Martin. Tout le monde a évacué la grille depuis au moins 15 minutes quand je réalise que je suis le dernier « non autorisé » dans les stands. Le départ est dans 5 minutes, j’ai perdu Laurianne dans la foule, je me dirige d’un pas décidé vers le Panoramic 24, véritable havre de paix et endroit idéal pour assister au départ. Le timing est serré mais BR a accès à un « tunnel secret ». Situé entre les stands et le bâtiment ACO, cette galerie est reservée aux officiels. Elle permet de traverser la piste et de relier en quelques dizaines de secondes chacune des rives. L’entrée est planquée entre deux camions dans les stands et la sortie donne sur l’ascenseur VIP du Panoramic. Les combines Boîtier Rouge…
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A l’issue du tour de formation, la majestueuse Patrouille de France tapisse le ciel du drapeau tricolore. L’ensemble des concurrents passe devant nos yeux, le bruit est pénétrant, les rétines sont brillantes, poils dressés et frissons garantis. Le départ des 24 heures du Mans c’est de l’émotion en barre. Je m’assure que la #82 est bien passée au travers des mailles du départ, il reste 23 heures et 51 minutes de course.
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Laurianne me propose d’aller faire un tour dans le virage Indianapolis, j’en profite pour lui expliquer les différences entre les différentes catégories. Elle comprend très vite que les différences de performances entre les GT et les protos de tête peuvent poser problème. La différence se chiffre évidemment en vitesse pure mais aussi en distances de freinages. Une fois encore on en arrive à la conclusion qu’il est préférable d’avoir de bons yeux et de les garder ouverts.
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Nous rentrons en navette, en musique. Laurianne enchante le minibus, je tente un petit Monsieur Eddy. Oui Monsieur ! Chez Boîtier Rouge et chez Serengeti on sait exporter les tubes français auprès des invités étrangers. Finalement tout ce petit monde rejoint le circuit sur un petit Dalida et dans la bonne humeur, bien content d’avoir participé au rééquilibrage des échanges culturels entre la France et les Etats Unis. La fête sera de courte durée, en rentrant à notre QG, nous assistons impuissants à l’agression dont est victime “notre” Ferrari. Les images ont fait le tour du web, l’Oreca #28 percute en pleine vitesse la F488. La pénalité de 7 minutes dont écopera l’agresseur n’y changera rien. C’est fini le bolide rouge est immobilisé, détruit, un cheval mort. La dure loi du sport vient de s’abattre sur la #82. Je me rends dans le stand Risi Competizione. On me confirme que Kaffer va bien. Les visages sont fermés à l’intérieur du stand. Ils se sont préparés toute l’année pour cet événement, se sont conditionnés depuis des mois pour affronter au mieux ces 24 heures et au bout de 6 heures, tout s’écroule, sur une injustice. Pendant quelques minutes la colère prend la place de la surprise, puis c’est les larmes qui, pudiquement sont rapidement essuyées. Les premiers instants de stupeur passés, la vie reprend son cours dans le stand Ferrari. On démonte, on range, le coeur gros. Dans quelques dizaines de minutes le pilote retrouvera le stand. Il est indemne, très pro, et répond aux questions des télés. Autour de lui, la course continue son cirque infernal.
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La nuit qui ne tarde pas à tomber sur la Sarthe, entre directement dans la légende Mancelle (lire aussi: Les 24 heures du Mans 2017, la course). Au petit matin, après une belle nuit de 2 heures sur un pouf géant j’entreprend de battre le record du monde de consommation de double espressos. La nuit a été agitée en terme de rebondissements, la tribune Michelin se remplit très doucement, il est encore tôt mais ici le spectacle ne cesse jamais. Je profite de ce calme relatif pour rendre visite à mon pote Matthieu Turel du Parisien dans la loge Ford située au dessus des stands. Là aussi la vue est géante. J’assiste aux premières loges aux ravitaillements de la magnifique GT. Même après 19 heures de course tout est millimétré, calculé, chronométré. Le seul ballet des changements de pneus, de plaquettes, de pilotes est déjà en soi un spectacle incroyable. Ces mecs, habillés en cosmonautes, debout depuis la veille sont anonymes, et ne viennent chercher rien d’autre qu’un morceau de passion, qu’une nouvelle fournée de souvenirs.
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Il reste deux heures de course et j’ai une dernière mission à accomplir pour BR. Nos lecteurs ont du talent et parmi eux, un tout particulièrement. Kinou, c’est son nom d’artiste est dessinateur (http://www.kinougram.com/).Pour le plus grand plaisir de ses 13 000 abonnés sur Instagram (https://www.instagram.com/kinougram/) et des centaines, surement milliers de personnes qu’il a déjà croqué. Celui qui dessine depuis qu’il est tout petit aime les portraits. Anonymes ou célébrités, il en a déjà posté 1400 sur sa page et ne compte pas s’arrêter là puisqu’il en a fait son métier. Kinou aime bien réagir à l’actualité en dessins, Fernando Rees un des pilotes Corvette fait partie de ses abonnés, il a donc naturellement choisi le pilote quelques jours avant le Mans comme portrait du jour. Visiblement le portrait à tapé dans l’oeil du champion et je suis chargé de lui remettre en mains propres l’original.
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Quand j’arrive chez Larbre Compétition je découvre la vie d’un stand de course au bout de 22 heures d’épreuves. Tout le monde est étonnamment calme. Chacun sait ce qu’il a à faire. On m’indique que Fernando dort mais qu’il assurera le prochain relais. Dans le stand, les mécanos, le patron et les familles des pilotes cohabitent chaleureusement. On m’adopte assez rapidement je dois dire pour un mec qui n’est pas franchement invité et qui a un vague rendez vous avec l’un des pilotes. Je me dis qu’on doit me confondre avec quelqu’un d’autre, qu’au bout de 22 heures de course personne ne doit se poser vraiment la question de qui est ce mec dans le stand depuis une heure. Au bout d’un certain temps et alors qu’on m’annonce que Fernando est debout, un des mécanos vient me parler d’un de mes articles écrits il y a des mois. Bon ok, y’en a au moins un qui sait qui je suis, visiblement il y a des fans de BR chez Corvette.
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Fernando Rees pénètre dans le stand, discret. Il semble être en lévitation tant sa démarche est aérée. Il se dirige directement vers une des chaises longues disséminées entre les pièces détachées. Il porte des lunettes noires, s’allonge et au final semble perdu entre le réveil et le couché. Visiblement concentré au maximum, le pilote Brésilien me fait immédiatement penser à Ayrton Senna dans l’attitude mystique. Je me dirige vers lui, lui explique ce que je viens faire, il saisit le dessin, me remercie, pose pour la photo. Visiblement il se rappelait bien que je devais passer. Il reste deux heures de course, Fernando est déjà en piste dans sa tête, aucune émotion ne transpire des traits fatigués de son visage. Il est ici mais son esprit est déjà ailleurs. Je le laisse à ses rêves, dans deux heures il franchira la ligne d’arrivée de la plus belle course du monde.
Je reste quelques instants à observer les gestes de l’armée de Corvette Boys, la course touche à sa fin. Sur le podium, une étonnante seconde place, je reconnais Oliver Jarvis croisé la veille chez Serengeti. Lui aussi a une belle paire de lunettes, décidément ils sont partout.